Partant du constat que le canton et les communes cumulés possèdent le taux d’endettement le plus élevé de Suisse (2.3 fois plus que la moyenne), l’objectif est de maîtriser les charges lors de prévisions négatives pour ne pas se retrouver avec des obligations de coupes. Ces deux lois permettront, lors de budgets déficitaires, de bloquer l’engagement de collaborateurs fixes à l’État ainsi que de limiter l’augmentation des charges à la variation annuelle de la population du canton.
Ces projets ne remettent pas en cause les investissements et la clause ne s’applique pas aux enseignants pour lesquels des engagements proportionnels à l’augmentation des effectifs sont admis en tout temps. Les charges contraintes et celles liées à des événements extraordinaires ne sont pas non plus affectées.
Entre 1998 et 2024, la population genevoise a crû de 32%. Sur la même période, les charges de l’État ont augmenté de 88%. En 2022, la dette publique genevoise, y compris les communes, représentait 43'458.- francs par habitant, contre 30'334.- francs à Neuchâtel, deuxième canton le plus endetté et contre 21'408.- francs à Bâle-Ville, troisième canton le plus endetté.
« La gloutonnerie budgétaire induit assurément du gaspillage comme le montre le taux de dépenses en personnel 31% plus élevé à Genève qu’à Zürich ou 79% plus élevé qu’à Bâle-Ville. » a souligné Pierre Nicollier, Président du PLR Genève.
« Personne ne veut être endetté comme les USA ou la France. Notre santé financière est le pilier de notre indépendance. Genève la maintiendra uniquement en maîtrisant ses charges. » a insisté Lionel Dugerdil, Président de l’UDC Genève et candidat au Conseil d’État.
Par habitant et par an, Genève dépense 8'500.- francs de plus que Zurich et 8'200.- de plus que le canton de Vaud. Si une légère différence pourrait s’expliquer par la structure du canton et ses défis, une telle différence n’est tout simplement pas acceptable. Ces montants pourraient être rendus à la population.
Xavier Magnin, candidat au Conseil d’État du Centre et des Vert'libéraux Genève a bien précisé : « aucun budget ne sera coupé ni aucun poste ne sera supprimé. Contrairement à ce qu’affirment les opposants, ces lois préserveront les prestations sur le long terme en s’assurant qu’elles restent en adéquation avec la capacité financière du canton, sans augmentation d’impôts et sans creuser la dette. »
Dans la situation actuelle, des mesures institutionnelles pour limiter la tendance à l’endettement public sont nécessaires. Les lois sur la maitrise des charges et des engagements s’inspirent notamment du mécanisme du frein à l’endettement introduit par la Confédération en 2003, permettant de limiter le niveau des dépenses au montant des recettes.
Aurélien Barakat, Président du PVL Genève a rappelé que « grâce à ce frein à l’endettement, la Confédération a pu faire face à la crise du Covid avec davantage de moyens que d’autres pays. Elle a pu aider les entreprises, en particulier les PME durement touchées telles que les restaurateurs, en leur allouant un soutien financier conséquent pour s’en sortir durant la crise. » Et rappelons qu’au moment de l’instauration du frein à l’endettement de la Confédération, les opposants à ce mécanisme avaient évoqué, comme le font les opposants aux lois sur la maitrise des charges aujourd’hui, un « coup mortel porté à l'État social », sans que cette crainte ne se réalise par la suite.