Réforme CO22 – aboutissement du référendum

Au moins 5’398 signatures valables ont été déposées à l’appui du référendum « Le Cycle d’orientation n’est pas un laboratoire d’expérimentation ! » lancé par le PLR Genève, l’UDC Genève et le parti Vert-Libéral Genève, selon le contrôle promptement effectué par le Service des élections et votations. Conformément à la loi sur l’exercice des droits politiques, le Conseil d’Etat a constaté officiellement par Arrêté de ce jour le résultat de ce contrôle.

La mobilisation de très nombreuses personnes et l’énergie déployée par trois partis politiques ont ainsi permis d’atteindre le premier objectif poursuivi par nos partis, à savoir donner au corps électoral la possibilité de se prononcer sur une réforme bâclée, inaboutie et inapplicable.  

Prenant prétexte du lancement du référendum, la Conseillère d’Etat en charge du Département de l’Instruction Publique avait déjà annoncé le report d’une année de la mise en œuvre de la réforme, entre autres afin de pouvoir répondre aux « demandes du terrain, notamment en matière de formation ». 10 jours plus tôt, la même Conseillère d’Etat avait pourtant ordonné au parlement de cesser de « tergiverser » et l’avait enjoint d’adopter immédiatement sa réforme, pour que celle-ci puisse entrer en vigueur sans délai. Le parlement aurait été mieux inspiré de poursuivre ses travaux, de renvoyer le projet en commission, comme cela lui était demandé, pour pouvoir examiner les amendements proposés et auditionner des représentants des entreprises formatrices.  

Au-delà des formations politiques, c’est notamment le « terrain » qui considère que la réforme proposée est inaboutie et inapplicable. Ce sont des enseignants et des parents d’élèves qui savent que les promesses faites ne pourront pas être tenues et que, par exemple, la surcharge des bâtiments déjà connue (pavillons temporaires aux CO de la Florence, des Voirets et du Vuillonnex), qui questionne la planification du Département, ne permettra pas de réduire à 18.3 le nombre d’élèves par classe comme annoncé par le Département, car il faudrait alors 38 classes supplémentaires. Ce sont également des membres du corps enseignant et des parents qui ne veulent pas d’une école à 3 vitesses, avec une évaluation différenciée selon le niveau des élèves ainsi que des enseignements différenciés dans certaines disciplines au sein de la même classe (français, math, allemand et anglais), mais en outre une voie rapide en 2 ans qui verra les bons élèves sauter la dixième année, perdre leurs copains de classe pour se retrouver avec d’autres camarades plus âgés qu’eux, avec la responsabilité de rattraper seuls le programme de l’année non accomplie. 

Les retours obtenus sur le terrain lors de la récolte des signatures disent aussi que le remplacement de la « différenciation des classes » par une « différenciation dans les classes », sans apporter de réelles solutions aux éléments fondamentaux nécessaires à la construction de l’autonomie des élèves ni au développement de leur désir de se former, ne convainc pas et constitue en réalité une source de nouveaux problèmes.  

Le Conseil d’Etat ayant fixé au 15 mai la date de votation, il s’agira du seul objet de vote cantonal.  

Nous nous battrons ensemble pour que le projet soumis au vote soit refusé, afin que le parlement puisse reprendre ses travaux, étudier les amendements qui avaient été proposé et procéder aux auditions souhaitées, pour ensuite proposer enfin une réforme aboutie, cohérente et applicable.