Conseil municipal du mardi 14 octobre 2025

Pêle-mêle : quelques réflexions sur la séance du Conseil municipal d’octobre 2025

La démocratie est bien vivante à Veyrier !

La séance du Conseil municipal d’octobre 2025 a été le théâtre de débats riches et passionnés, avec des prises de position solidement argumentées sur des sujets parfois émotionnels, mais toujours dans le respect des règles et des opinions de chacun. Une belle démonstration de civisme, bien loin des dérives que l’on observe trop souvent ailleurs ou sur les réseaux sociaux.


Trafic sur la route de Veyrier : gabegie et étrange sens des priorités

Suite à l’intervention du PLR en septembre, le Conseil administratif a rencontré l’Office Cantonal des Transports (OCT) pour discuter de l’engorgement du trafic sur la route de Veyrier et du report de la circulation sur les axes parallèles.

Malheureusement, aucune volonté de revenir en arrière pour réinstaller les ronds-points, qui permettaient pourtant de fluidifier le trafic. À la place, une meilleure programmation des feux est prévue une fois ceux du Stand de Tir installés. Attendons de voir, mais les espoirs sont minces…

En parallèle, l’abattage de dizaines d’arbres pour permettre au futur bus 21 à haut niveau de service (BHNS) d’avoir sa voie propre a suscité l’indignation de nombreux Veyrites. Certains ont même relevé l’ironie de la situation : on sacrifie sans hésitation des arbres pour le bus, mais on préfère préserver des arbustes au Val d’Arve (route montant du bureau des Autos), quitte à compromettre la sécurité des cyclistes. Le sens des priorités du Canton laisse perplexe.


Mobilité douce : donnons-nous les moyens de nos ambitions

Sur ce sujet, pas de désaccord : tout le monde s’accorde à dire que la mobilité à Veyrier est problématique et qu’il est urgent d’agir.

Le PLR a donc rédigé un projet de postulat demandant à la Commune de :

  • Dresser un état des lieux des itinéraires cyclables et piétons, ainsi que des projets en suspens (comme la piste cyclable du Val d’Arve mentionnée plus haut).
  • Évaluer le coût, la faisabilité et l’efficacité de diverses initiatives, telles que :
    • La subvention à l’achat de vélos,
    • Une meilleure signalisation et un balisage avec indication des temps de parcours,
    • L’installation de panneaux d’information,
    • Une sécurisation accrue des itinéraires,
    • La mise à disposition de vélos en libre-service.

Nous attendons avec impatience ce rapport, qui nous permettra de lancer des actions concrètes et efficaces.


Deux sujets ont suscité des débats nourris.

 

Le projet de décharge à la Place Verte : responsabilité collective ou préservation de la qualité de vie ?

Le Conseil municipal s'est penché avec assiduité sur une modification du Plan Directeur Cantonal, avant de la voter au coude à coude. S'il ne semble s'agir en apparence que d'un simple préavis, c'est en fait un signal fort envoyé au Canton par les Veyrites.

Le débat qui a agité l'hémicycle a opposé deux positions relatives aux principes de proportionnalité, de nécessité, d'intérêt public et de reponsablité collective :

  • entreposer les terres et gravats des constructions au sein de notre commune, plutôt qu’à 100 kilomètres.
  • préserver la sécurité, la santé et la qualité de vie des habitants avec un défilé de 50 camions par jour sur des routes étroites, peu adaptées, déjà saturées et empruntées par de nombreux écoliers.

Le vote a été serré : la décharge a été acceptée à une voix près. Si la gauche et Veyrier-Ensemble ont voté pour, le PLR et les autres groupes de l’hémicycle ont majoritairement voté contre.

Malgré ce résultat, le débat est loin d’être clos. En effet, le projet sera examiné par le Grand Conseil avant d'être renvoyé au Conseil municipal pour des décisions bien plus engageantes pour notre commune.

Il convient de se rappeler qu'en 2016, cette décharge était initialement prévue pour accueillir les déchets inertes des Crêts de Troinex et des Grands-Esserts. Mais, suite aux divers retards accumulés par le Canton, cet objectif ne sera pas honoré. En effet, la première construction est déjà terminée, et les excavations du second chantier auront probablement été évacuées ailleurs, avant que l’autorisation d’exploitation ne soit délivrée. Cette décharge pourrait donc finalement accueillir les gravats des chantiers d'autres communes voisines. À vous de juger de la pertinence de ce projet.


La densification à la rue de l’Uche : une clause qui divise

Le Conseil municipal devait donner son préavis sur une densification à 0.6 pour un projet de petits immeubles à la rue de l’Uche.

Pour le PLR, cette construction s’inscrit pleinement dans le Plan directeur communal (PdCom), à l’exception peut-être de sa temporalité. Le projet est de qualité, et les propriétaires du terrain ainsi que les architectes ont veillé à préserver une certaine harmonie dans la ceinture villageoise.

Le débat s’est enflammé lorsqu’un amendement a été proposé, conditionnant l’acceptation de cette densification à la cession, par le propriétaire, de 5 % de la surface habitable pour des équipements communaux.

Le PLR, soutenu par son maire Christian Robert, a dénoncé cette clause, qualifiée de « quasi-expropriation partielle », et a soulevé la question de l’égalité de traitement avec les autres projets à venir sur les parcelles voisines. L’idée est-elle de confisquer des surfaces sur chacune de celles-ci ?

Malgré ces arguments, il a manqué une voix au PLR et au Centre pour obtenir la majorité contre cet amendement proposé par Veyrier-Ensemble.

Sans préjuger de sa décision, il est peu probable que cette délibération ainsi amendée soit validée par le Service des affaires communales (SAFCO), tant sa légalité semble fragile.


Le budget 2026 : une dérive budgétaire à surveiller

Un léger déficit, quelques engagements et une augmentation de presque 10 % sur les charges de biens et services.

Ce qui a fait dire à notre chef de groupe que les commissaires PLR seraient attentifs aux réponses et explications demandées quant à cette « dérive budgétaire », pas vraiment alarmante, mais qui questionne pour le moins.

Les commissions se saisiront de ce budget après les vacances d’octobre avant qu’il ne soit définitivement accepté lors de la prochaine séance du Conseil municipal.